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Le mode de gouvernement

Le mur des réformateurs
Le mur des réformateurs

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Églises locales se gouvernent selon deux modes :

1) directement, par le conseil presbytéral qui est élu par leurs membres,

2) indirectement, par les synodes constitués des délégués des conseils presbytéraux.

 

Dès la réunion du premier synode national, en 1559, on peut constater que ce ne sont pas les Églises qui fondent l’autorité du synode national. Parce qu’elles se reconnaissent membres d’un même corps, elles reconnaissent une autorité qui les dépasse et sous laquelle elles se rangent, une autorité à laquelle elles participent. C’est le choix du régime presbytérien synodal.

 

Dans ce mode de gouvernement,

- le pouvoir des pasteurs (ou des ministres) est limité par la présence nécessaire des laïcs,

- le pouvoir de la majorité est limité par les règles strictes de majorité renforcée et d’examen préalable par les synodes régionaux, spécialement quand il s’agit de modifier les Statuts (et donc aussi et a fortiori la Déclaration de foi) ou la Discipline,

- tout pouvoir est limité par l’affirmation d’un autre pouvoir. Ou, plutôt, puisque le mot « pouvoir » n’est guère satisfaisant dans le contexte de la vie de notre Église, tout lieu de décision doit compter avec d’autres lieux de décision, toute personne qui exerce une responsabilité doit se concerter et chercher à s’entendre avec d’autres à qui est également confiée une responsabilité.

 

D’où le risque de conflits que, en principe, la Discipline permet de gérer. Ce n’est pas la recherche de l’unanimité, qui serait paralysante, mais l’acceptation d’une diversité et la recherche d’un consensus pour lequel on accepte de prendre du temps, au risque d’en perdre.

 

Pour vivre le régime presbytérien synodal, il faut faire le deuil de l’efficacité immédiate et d’une apparente simplicité. Il faut accepter de ne jamais disposer d’un pouvoir qui pourrait décider seul et accepter de devoir passer du temps à s’efforcer de comprendre, à tenter d’expliquer, à rechercher non pas une solution de compromis, mais la solution qui nous paraîtra la plus fidèle (ou la moins infidèle) à l’appel du Seigneur, à ce que nous avons compris de l’Évangile.

 

Le régime presbytérien synodal ne fonctionne pas toujours aussi bien qu’on le souhaiterait.

Comme la démocratie, il nécessite la vertu, au sens ancien de courage et de sagesse. Courage pour ne pas se réfugier dans le silence et attendre que la décision soit prise pour dire, sur le trottoir après un conseil ou dans les couloirs d’un synode, les hésitations ou le désaccord qu’on n’a pas osé exprimer en séance, et sagesse pour savoir écouter les autres et se laisser convaincre parfois, afin d’avancer ensemble.

 

Le régime presbytérien synodal est l’instrument qui nous est donné (ou que nous nous sommes donné) pour que l’individualisme, parfois conjugué avec une certaine dose d’autoritarisme, ne vienne pas occuper toute la place et nous conduire à ignorer les convictions diverses de tous les autres…

 

Mais, comme cela ne va pas de soi, le régime presbytérien synodal est un choix à refaire sans cesse. Il exprime la volonté exigeante de vivre ensemble, à l’intérieur de l’Église locale comme dans les relations entre les Églises locales et avec les synodes et les conseils qui sont au service de toute l’Église. Il rend possible un «vivre ensemble» auquel nous nous savons appelés par l’Évangile.